Qu'est-ce qu'un travailleur indépendant ou travailleur non salarié ?
Un Travailleur Non Salarié (TNS) est une personne qui exerce une activité professionnelle indépendante, sans lien de subordination à un employeur ni contrat de travail. Elle travaille pour son propre compte, règle elle-même ses cotisations sociales auprès des organismes compétents et assume les risques liés à son activité.
Ce statut regroupe plusieurs catégories :
- Les artisans ;
- les commerçants ;
- les professions libérales (avocats, architectes, kinésithérapeutes, etc.) ;
- les exploitants agricoles ;
- certains dirigeants d’entreprise (gérants majoritaires de SARL, EURL, etc.).
Le statut de travailleur indépendant, également appelé Travailleur Non Salarié (TNS), englobe plusieurs catégories de professionnels, dont les micro-entrepreneurs. Bien que ces derniers bénéficient d’un régime simplifié sur le plan administratif et fiscal, ils sont affiliés au régime social des indépendants (SSI) pour leur protection sociale.
À ce titre, les micro-entrepreneurs cotisent à la Sécurité sociale des indépendants pour leur retraite de base, au même titre que les artisans, commerçants et professions libérales. Selon la nature de leur activité, ils peuvent également être affiliés à une caisse de retraite complémentaire spécifique, comme la CIPAV pour certaines professions libérales.
En pratique, cela signifie que les micro-entrepreneurs relèvent du même système de retraite que les autres TNS, avec des droits calculés en fonction du chiffre d’affaires déclaré. Il est important de noter que l’absence de chiffre d’affaires déclaré entraîne l’absence de cotisations, et donc aucun droit à la retraite pour la période concernée.
Depuis la réforme de 2020, la SSI est intégrée au régime général de la Sécurité sociale, mais les indépendants conservent des règles spécifiques en matière de cotisations et de prestations.
En revanche, les présidents de SAS ou SASU sont assimilés salariés et ne relèvent donc pas du régime des travailleurs non-salariés TNS.
Les TNS relèvent d’une protection sociale différente de celle des salariés. Ils cotisent auprès d’organismes spécifiques comme la Sécurité sociale des indépendants (SSI), la MSA ou encore la Cipav selon leur activité. Ces cotisations couvrent leur retraite, leur protection santé, leurs éventuels congés maternité ou leurs indemnités journalières, entre autres.
Les conditions sont toutefois distinctes de celles du régime général. Par exemple, les TNS cotisent à titre personnel, sans employeur pour partager les charges, et certains risques comme le chômage ou les accidents du travail ne sont pas automatiquement couverts.
Quels sont les différents types de caisse de retraite selon la profession ?
Les Travailleurs Non-Salariés (TNS) ne cotisent pas tous auprès du même organisme de retraite. Leur affiliation dépend de la nature de leur activité professionnelle. Voici les principales caisses de retraite pour les indépendants en France :
La Sécurité Sociale des Indépendants (SSI)
Depuis 2020, le régime RSI a été remplacé par la SSI, intégrée au régime général de la sécurité sociale, tout en offrant une protection moindre aux TNS en cas d’accident du travail et d’invalidité. Elle concerne notamment :
- Les artisans ;
- les commerçants ;
- les industriels.
Ces indépendants cotisent à la fois pour une retraite de base et pour une retraite complémentaire, intégrée au régime. La SSI est gérée par l’assurance retraite (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, CNAV).
La CIPAV (Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse)
Cette caisse concerne certaines professions libérales comme les architectes, les psychologues, les ostéopathes, les consultants, les coachs, etc.
Elle gère :
- Leur retraite de base ;
- leur retraite complémentaire ;
- leur régime invalidité-décès.
Depuis la réforme de 2018 (décret n°2018-174), les
professions libérales non réglementées (comme les coachs, les graphistes ou les consultants freelance) créant leur activité après le 1er janvier 2019 sont rattachées à la SSI pour leur retraite. Ceux qui étaient déjà affiliés à la CIPAV avant cette date ont eu jusqu’au 31 décembre 2023 pour choisir de rester ou de passer à la SSI. Depuis 2024, ce choix n’est plus possible.
La Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL)
Pour les professions libérales réglementées, la retraite de base et complémentaire est gérée par la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL), via 10 sections autonomes, selon l’activité exercée :
- La CARMF pour les médecins ;
- la CARPIMKO pour les paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, etc.) ;
- la CAVEC pour les experts-comptables et commissaires aux comptes ;
- la CARPV pour les vétérinaires ;
- la CIPAV pour les professions libérales comme les architectes, les psychologues, les ostéopathes ;
- etc.
Concernant la CIPAV, il est à noter que depuis la
réforme de 2018 (décret n°2018-174), les
professions libérales non réglementées (comme les coachs, les graphistes ou les consultants freelance) créant leur activité après le 1er janvier 2019 sont rattachées à la SSI pour leur retraite. Ceux qui étaient déjà affiliés à la CIPAV avant cette date ont eu jusqu’au 31 décembre 2023 pour choisir de rester ou de passer à la SSI. Depuis 2024, ce choix n’est plus possible.
Chaque section gère ses propres règles de cotisation et de calcul des droits, mais repose sur un socle commun pour la retraite de base.
La MSA (Mutualité Sociale Agricole)
Les exploitants agricoles et leur famille relèvent de la MSA , un régime autonome qui assure la gestion de leur retraite de base et complémentaire, ainsi que des prestations sociales.
Bon à savoir : la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) permet aux indépendants expatriés de cotiser volontairement pour leur retraite auprès du régime français et ainsi préserver leur droit à la retraite en France. Ils peuvent également cotiser pour la retraite complémentaire dans les mêmes conditions qu’en France.
Quelle est la retraite de base pour un indépendant ?
Les Travailleurs Non-Salariés (TNS) qui cotisent à la SSI relèvent d’un régime de retraite spécifique. La retraite de base fonctionne de manière similaire à celle des salariés, mais avec des règles propres en matière de calcul, de cotisation et de validation des droits. Elle repose sur un système de trimestres, tandis que la retraite complémentaire fonctionne par points.
Pour les indépendants relevant d’autres régimes (professions libérales, avocats, exploitants agricoles), il est recommandé de se rapprocher de leur caisse de retraite de référence afin de connaître les règles de calcul applicables, d’obtenir des informations précises et une estimation fiable de leur future retraite.
Quelle est la retraite de base d'un indépendant à la SSI ?
Le montant de retraite de base d’un indépendant va varier selon :
- Les revenus annuels déclarés ;
- le nombre de trimestres cotisés ;
- l’âge de départ à la retraite.
Le taux plein est atteint à 64 ans si le nombre de trimestres requis est validé (172 trimestres pour les personnes nées à partir de 1965). Pour les personnes nées avant, l’âge légal de départ à la retraite varie selon l’année de naissance. En l’absence du nombre de trimestres requis, il est possible de liquider sa retraite à 67 ans sans décote, quel que soit le nombre de trimestres validés. Ainsi, en cas de départ à la retraite avant 67 ans sans avoir le nombre de trimestres d’assurance retraite exigé pour avoir droit à une retraite à taux plein, le montant de la retraite est réduit en fonction du nombre de trimestre qui manque.
À savoir qu’en cas de répartition des trimestres dans différents régimes de base, chaque pension de retraite de base est calculée en fonction du nombre de trimestre par régime, mais il n’y a pas de décote.
Le montant maximal de la retraite de base est de 50% du revenu annuel moyen, dans la limite du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS). En 2025, le PASS est de 47 100 €, ce qui donne une retraite maximale de 1 962,50 € brut par mois pour une carrière complète.
À noter que pour les micro-entrepreneurs, seuls les trimestres validés à partir d’un seuil de chiffre d’affaires sont comptabilisés. En 2025, pour valider 4 trimestres dans le cadre d’une activité de prestation de services, il faut au moins 14 256 € de chiffre d’affaires annuel.
Quelle est la durée de cotisation requise ?
La durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein en tant que Travailleur Non-Salarié (TNS) dépend de votre année de naissance. Celle-ci détermine le nombre de trimestres à valider, en plus de l’âge légal de départ à la retraite.
Voici les trimestres requis selon la réforme en vigueur :
| Année de naissance |
Trimestres pour taux plein |
| Avant 1965 |
De 166 à 171 |
| À partir de 1965 |
172 trimestres (soit 43 ans) |
Si vous ne validez pas la durée requise, une décote sera appliquée sur votre pension.
Le taux est réduit de 0,625 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres, soit une minoration du montant de la retraite de 1,25% par trimestre manquant, dans la limite de 25%.
Comment calculer la retraite de base d’un indépendant ?
Pour rappel, la retraite de base des travailleurs indépendants est prise en charge par le Régime général de la Sécurité sociale, s’il s’agit de la dernière activité exercée et ce, même si le chef d’entreprise, au cours de sa vie, a relevé d’autres caisses à certains moments.
La pension de retraite de base des indépendants est calculée sur 3 choses :
- La base d’un revenu moyen ;
- le taux de liquidation ;
- le nombre de trimestres validés.
La formule est la suivante :
Pension de retraite des indépendants = revenu annuel moyen x taux de liquidation x (durée d’assurance / durée d’assurance requise)
|
Le revenu annuel moyen correspond à la moyenne des 25 meilleures années de revenus professionnels, revalorisés chaque année, dans la limite du PASS.
Le taux de liquidation maximal est de 50 %, cela signifie que, pour une carrière complète (avec tous les trimestres requis validés), la pension de base d’un indépendant représentera au maximum 50 % de son revenu annuel moyen, ce qui représente au maximum 50 % du PASS. Ce taux est dit “plein” : il s’applique uniquement si toutes les conditions sont remplies, notamment l’âge légal de départ à la retraite et la durée d’assurance.
La durée d’assurance correspond au nombre total de trimestres cotisés ou assimilés au cours de la vie professionnelle. Elle inclut les périodes de travail, mais aussi certains moments non travaillés (maladie, maternité, chômage sous conditions, etc.). Cette durée est ensuite comparée à la durée requise selon la date de naissance pour obtenir le taux plein. Si elle est insuffisante, une décote sera appliquée.
Quelle retraite complémentaire pour un indépendant ?
En plus de la retraite de base, les indépendants disposent d’un second niveau de retraite : la retraite complémentaire obligatoire. Elle vient s’ajouter à la pension de base et varie selon l’activité professionnelle.
Le régime complémentaire obligatoire
Tous les travailleurs indépendants cotisent à une retraite complémentaire, en fonction de leur activité.
Les commerçants et artisans relèvent de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), qui gère également leur régime complémentaire. Les professions libérales, selon leur branche, cotisent auprès de leur propre caisse autonome (CAVEC, CIPAV, CARPIMKO, etc.) et les exploitants agricoles auprès de la MSA.
Ces régimes fonctionnent selon un système de points, mais chaque caisse peut fixer ses propres modalités. Le montant final dépend donc du nombre de points acquis et de leur valeur au moment du départ.
Comment calculer la retraite complémentaire d'un indépendant cotisant à la SSI ?
Le calcul de la retraite complémentaire d’un indépendant repose sur un système de points propre à chaque caisse, selon les cotisations versées.
Pour les commerçants et artisans affiliés à la SSI, la formule reste simple :
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Calcul retraite complémentaire TNS = Nombre de points acquis x valeur du point x taux de pension
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En 2025, la valeur du point est fixée à 1,335 €. Elle est ajustée chaque année.
Les points sont acquis en fonction des tranches de revenus et du montant de cotisation, avec des barèmes différents selon les professions. Chaque caisse applique ses propres barèmes et ses règles de validation des points. Certains régimes vous permettent aussi de racheter des points pour combler des périodes incomplètes.
Le taux de pension est considéré comme plein si l’assuré remplit les conditions de durée d’assurance et/ou d’âge requis. Dans ce cas, le taux sera donc dit « taux plein » et sera de 100 %. Si l’assuré ne remplit pas les conditions, le taux sera minoré et la pension subira une décote.
Retraite des Travailleurs Non-Salariés (TNS) : quelles différences avec un salarié ?
Le système de retraite des Travailleurs Non-Salariés (TNS) diffère de celui des salariés sur 3 points principaux : les cotisations, les montants de retraite et les modalités de calcul. Faisons le point.
Cotisations : à la charge exclusive du TNS
Un salarié bénéficie d’un partage des cotisations entre son employeur et lui-même. Un TNS va au contraire devoir supporter seul l’intégralité des cotisations. Elles sont généralement plus faibles en pourcentage, mais reposent sur l’ensemble de ses revenus professionnels.
Par exemple, en 2024, un travailleur indépendant cotisait pour sa retraite de base à 17,75 % de ses revenus jusqu’au plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), fixé à 46 368 €, puis à 0,60 % sur la part dépassant ce plafond.
Pour sa retraite complémentaire, les cotisations étaient de 7 % jusqu’à 40 784 € de revenus, puis de 8 % sur la tranche allant jusqu’à 185 472 €.
Attention, les seuils peuvent varier légèrement selon la source et la catégorie d’indépendant.
Montants de retraite : des TNS souvent moins bien lotis
Les indépendants perçoivent en moyenne une retraite inférieure à celle des salariés. En 2025, la pension moyenne des TNS était estimée à 1 150 € brut par mois, contre 1 530 € brut pour les salariés.
Modalités de calcul : durée validée vs cotisations réelles
Le calcul de la retraite repose sur les mêmes bases : le revenu annuel moyen et un taux de liquidation pouvant atteindre 50 %. Toutefois, la validation des trimestres diffère : pour un salarié, les trimestres sont validés en fonction du salaire soumis à cotisation ; pour un TNS, ils dépendent des cotisations versées sur le revenu professionnel déclaré.
Comment bien préparer sa retraite pour un indépendant ?
Pour préparer votre retraite efficacement en tant que travailleur non salarié, voici 4 solutions à mettre en place.
- Utiliser le Plan d’Épargne Retraite (PER) individuel
Le PERin est disponible pour tous, y compris pour les indépendants. Il vous permet de placer de manière régulière et/ou ponctuelle votre épargne avec des avantages fiscaux immédiats à la clé comme une déduction de vos versements de votre revenu imposable. Il vous permet aussi de disposer d’options flexibles à la retraite (capital, rente ou mixte). C’est une très bonne solution pour vous constituer un capital complémentaire pour la retraite.
- Évaluer sa protection prévoyance
La retraite ne doit pas être votre seul filet de sécurité. Une assurance prévoyance vous couvre en cas d’invalidité ou d’arrêt de travail et prévoit un capital ou une rente pour vos proches en cas de décès. Elle complète efficacement les prestations souvent limitées des régimes obligatoires. Il est important de s’interroger sur les solutions déjà mises en place, ou non, par les caisses de retraite, et d’envisager, si besoin, d’autres dispositifs pour renforcer sa couverture.
- Faire réaliser un bilan patrimonial personnalisé
Faire le point sur votre situation et vos objectifs vous permettra de mieux anticiper votre retraite. Vous pouvez bénéficier du suivi GAN Patrimoine pour établir un diagnostic complet et identifier les points à ajuster (comme les délais de cotisation ou les régimes complémentaires). Contactez-nous !
- Diversifier son épargne retraite avec des placements dynamiques
Miser uniquement sur la retraite de base et la complémentaire ne suffit pas toujours à maintenir son niveau de vie. Diversifier vos placements peut vous permettre de répartir les risques et de capter différentes opportunités de rendement.
Diversifier avec des Unités de Compte (UC) injectées dans un PER ou un autre placement (telle que l’assurance-vie qui offre plus de disponibilité) vous permet d'accéder à des actifs variés (actions, obligations, immobilier, etc.) et de viser des rendements plus élevés. Toutefois, ces supports ne garantissent pas le capital et peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse.
Il est donc recommandé d'y investir sur une longue durée et de rester vigilant aux caractéristiques et aux frais liés à ces supports.
Quels sont les avantages de bien préparer sa retraite pour un indépendant ?
Anticiper sa retraite quand on est TNS, c'est s’assurer un niveau de vie plus stable, en venant compléter les régimes obligatoires. En effet, les cotisations de base et complémentaires ne suffisent souvent pas à compenser la baisse de revenus au moment du départ à la retraite.
Bien vous y préparer vous permettra de réduire l’écart entre vos revenus d’activité et vos revenus à la retraite. Vous allez pouvoir accumuler un capital et/ou vous générer des revenus complémentaires via un PER, une assurance vie ou des investissements immobiliers.
C’est aussi une bonne manière de sécuriser l’avenir de votre famille. Les solutions de préparation de la retraite peuvent aussi intégrer des solutions de prévoyance et de transmission, ainsi, vous protégez mieux vos proches contre une baisse brutale de ressources en cas de décès ou d’invalidité.
La retraite des Travailleurs Non-Salariés (TNS) exige donc une préparation plus active que celle des salariés. Le régime obligatoire, bien qu’indispensable, ne couvrira qu’une partie de vos besoins une fois retraité. En diversifiant vos sources de revenus (épargne retraite, assurance vie, immobilier ou placements financiers), vous allez pouvoir compléter les prestations du régime public afin de sécuriser votre avenir.
Commencer tôt vous permettra de capitaliser sur la durée et de répartir l’effort d’épargne. L’essentiel reste de définir la stratégie la plus adaptée à votre activité, à vos revenus et à vos objectifs. Pour cela, faites-vous accompagner par un conseiller spécialisé capable d’analyser votre situation et de vous proposer des solutions sur mesure.
Il est important de bien se faire accompagner, nos conseillères et conseillers sont présents partout en France pour vous accompagner, contactez-les !
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