En 2025, l'assurance-vie figure toujours parmi les outils de placement préférés des Français. Le rendement moyen, estimé à 2,6 % pour le fonds euros, en 2023 et toujours en hausse, n’est pas le seul intérêt de ce placement. Les abattements et les exonérations vous permettent d’alléger votre imposition en cas de rachat total ou partiel du contrat, et pour la transmission du capital en cas de décès. Alors comment utiliser les avantages fiscaux de l’assurance-vie pour optimiser la rentabilité de vos placements en cas de retrait, ainsi que votre transmission ? Découvrons-le.
Assurance vie : qu’est-ce qu’un abattement ?
L’abattement est une réduction appliquée à votre base imposable. Il diminue le montant de vos revenus ou de vos gains soumis à l’impôt. En ce qui concerne l’assurance-vie, l’abattement permet de réduire la fiscalité sur les produits en cas de rachat et/ou de diminuer la base taxable des capitaux transmis en cas de décès. Vous pouvez donc retirer tout ou partie des fonds en profitant d’un avantage lors de vos rachats et donc d’un meilleur rendement de votre placement, ainsi que d’une taxation allégée sur la transmission de votre capital pour vos bénéficiaires en cas de décès.
L'abattement applicable sur les plus-values en cas de rachat s’applique par année civile et se renouvelle tous les ans.
Les abattements proposés dans le cadre de l'assurance-vie sont donc des avantages pour toute personne souhaitant valoriser son capital, tout en touchant les bénéfices du contrat à moindre coût, et qui souhaite anticiper la transmission de son capital en cas de décès en donnant le maximum à ses proches, ou à une personne de son choix, grâce à une fiscalité décès privilégiée.
L’abattement en assurance-vie lors d’un rachat
Dans un contrat d’assurance-vie, les intérêts générés par les versements sont soumis à l’impôt lors d’un rachat partiel ou total, sauf dans certains cas d’exonération. Voici comment fonctionne l’imposition sur les intérêts.
Les intérêts imposables : ce qu’il faut savoir
Pour les contrats de moins de 8 ans, les intérêts sont imposés au choix selon :
- Le barème progressif de l’impôt sur le revenu : vos gains sont ajoutés à vos revenus globaux et taxés en fonction de votre tranche d’imposition. C’est avantageux si vous avez un faible taux d’imposition.
- Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % : ce taux forfaitaire inclut 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Ce taux fixe est plus attractif si votre taux d’imposition est élevé.
Des prélèvements sociaux de 17,2 % sont appliqués chaque année pour les fonds en euros. Les gains sont soumis à ces prélèvements dès qu’ils sont générés, même si aucun rachat n’est effectué.
Pour les unités de compte, les prélèvements sociaux ne sont dus qu’au moment du rachat. Cela peut être un avantage si vous avez investi principalement en unités de compte. Vos intérêts ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux du moment qu’ils restent investis.
Pour les contrats de plus de 8 ans, un abattement annuel est appliqué sur les plus-values :
- 4 600 € pour une personne seule ;
- 9 200 € pour un couple marié ou pacsé.
Cet abattement réduit la base imposable de votre rachat et tant que les gains retirés ne dépassent pas ce seuil, ils sont exonérés d’impôt.
Comment déclarer un abattement sur sa déclaration de revenus ?
Lorsqu’un rachat est effectué sur un contrat d’assurance vie ayant plus de 8 ans, les gains imposables après abattement doivent être déclarés à l’administration. Pour bénéficier de l’abattement de 4 600 € ou 9 200 €, les gains à déclarer seront les intérêts perçus excédant ce seuil. Ces gains peuvent être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire unique, selon l’option choisie.
La déclaration des gains s’effectue via le formulaire 2042 de la déclaration de revenus, en précisant le montant des intérêts soumis à l’imposition après abattement. Il arrive aussi que l'Assureur fasse lui-même la déclaration et procède au prélèvement lors du rachat lorsque l'assuré en fait la demande (option du bordereau de rachat).
Pour les contrats souscrits entre le 1ᵉʳ janvier 1983 et le 26 septembre 1997, des exonérations spécifiques peuvent également s’appliquer.
L’exonération d’impôt des contrats d’assurance-vie, liées à la situation personnelle de l’assuré, de son conjoint ou de son partenaire de pacs
Certaines circonstances liées à la situation personnelle de l'assuré, de son conjoint ou de son partenaire de pacs, vous permettent de retirer vos gains d’un contrat d’assurance vie sans être imposé sur les intérêts. Les intérêts d’une assurance vie sont exonérés d’impôt sur le revenu uniquement dans des cas particuliers comme :
- Un licenciement de l’assuré ou de son conjoint marié ou pacsé et à la condition d’une inscription à France Travail ;
- Une mise à la retraite anticipée ;
- Une invalidité de 2ᵉ ou 3ᵉ catégorie ;
- La cessation d’activité non salariée à la suite d’un jugement en liquidation judiciaire.
Ces exonérations visent à vous soutenir dans des moments de difficulté financière. Cette exonération ne s’applique cependant qu’aux intérêts générés par le contrat et non aux prélèvements sociaux, qui restent dus.
L'abattement en assurance-vie lors du décès de l’assuré
En cas de décès, le contrat d’assurance-vie offre une fiscalité avantageuse pour les bénéficiaires désignés par le souscripteur. Ils peuvent profiter d’abattements spécifiques.
Si vous avez versé des primes avant vos 70 ans, chacun de vos bénéficiaires peut recevoir jusqu’à 152 500 € de la valeur de rachat du contrat, en franchise d’impôt. La taxation se fait ensuite sur la valeur totale du contrat : au-delà des 152 500 €, et jusqu'à 852 500 €, le capital est taxé à 20 %, et à 31,25 % au-delà de ce montant. Cela permet de transmettre un capital à vos bénéficiaires avec une fiscalité allégée.
Pour les primes versées après 70 ans, le dispositif est différent : un abattement global de 30 500 € s’applique uniquement sur les primes versées, quel que soit le nombre de bénéficiaires. Au-delà de cette somme, les montants sont soumis au barème des droits de succession classiques, selon le lien de parenté entre le souscripteur et les bénéficiaires. auxquels peuvent s'ajouter les abattements de droit commun, s'ils n'ont pas déjà été utilisés pour le calcul des droits de succession. La taxation ne se fait donc que sur la valeur des primes versées et la plus-value du contrat est exonérée.
Ce système permet de transmettre un capital plus important, en parallèle de la succession du défunt, sans subir une imposition excessive.
Comment optimiser ses abattements en assurance-vie en cas de rachat du contrat ?
Verser des primes avant 70 ans vous aide à optimiser votre transmission. Vous avez plusieurs bénéficiaires ? Chaque personne peut bénéficier d’un abattement de 152 500 €, ce qui permet de transmettre un capital plus élevé sans impôt et sans taxation ou avec une taxation décès moindre. Pour les versements après 70 ans, l’abattement global de 30 500 € s’applique à l’ensemble des bénéficiaires, ce qui reste intéressant dans les cas de transmission plus modérée et qui permet d’exonérer la plus-value.
L'assurance-vie permet de ne pas tenir compte du lien de parenté avec le bénéficiaire, principalement si le contrat a été fait avant les 70 ans de l'assuré. Il existe cependant une distinction de bénéficiaire à prendre en compte :
- Conjoint ou partenaire de PACS (s’il est désigné héritier par testament) : ils sont exonérés de droits de succession et de fiscalité décès en cas de transmission par l'assurance-vie. L'assurance-vie reste néanmoins un bon moyen pour protéger le conjoint ou partenaire de PACS survivant en lui attribuant le bénéfice du contrat qui lui sera versé plus rapidement que les fonds de la succession.
- Pour tous les autres : si les primes ont été versées avant les 70 ans de l'assuré, chaque bénéficiaire, ayant un lien de parenté ou non avec l'assuré, va bénéficier d'un abattement de 152 500 €, puis de la taxation à 20 % (ou 31,25 % au-delà de 852 500 €).
Si les primes ont été versées après 70 ans, un abattement global de 30 500 € s'appliquera avant distribution de la somme, et chaque bénéficiaire sera ensuite taxé selon son lien de parenté. Cela peut notamment présenter un avantage quand le bénéficiaire est un parent éloigné ou un non-parent, qui ne bénéficie pas d'un abattement important dans la succession (exemple : un tiers, comme le concubin, ne bénéficie que d'un abattement de 1 594 € sur la succession).
PEA et abattement : un complément stratégique à l’assurance-vie
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est un placement intéressant en complément d’une assurance-vie. Avec le PEA, vous êtes exonéré sur les plus-values après 5 ans de détention et sur les titres cotés, à condition qu’il reste ouvert.
Contrairement à l’assurance-vie, le PEA se concentre sur les investissements en actions. Résultat : vous dynamisez votre épargne et bénéficiez d’une fiscalité avantageuse.
Vous devez cependant suivre régulièrement l'évolution des actions de votre PEA, contrairement à l'assurance-vie qui propose des options de gestion vous permettant de déléguer le suivi, de procéder à des arbitrages et ainsi de profiter des hausses du marché, tout en évitant au maximum les pertes. Les gains des PEA restent toutefois soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
En combinant un PEA et une assurance-vie, il est possible de construire une stratégie d’épargne efficace. Vous pouvez optimiser les abattements et les exonérations selon vos besoins.
La fiscalité de l’assurance vie en 2025
La fiscalité de l’assurance-vie en cas de décès ne subit finalement aucun ajustement malgré différentes propositions à la Loi de finance 2025. Les seuils actuels d’imposition et les conditions d’exonération en cas de transmission sont maintenus.
En 2025, l’assurance vie reste donc une valeur sûre qui permet à la fois une valorisation de son épargne, notamment par le biais d'option telle que la gestion déléguée, mais permet aussi, et surtout, une optimisation de sa transmission en cas de décès. Vous pouvez également désigner un bénéficiaire hors cadre successoral classique, tout en allégeant la fiscalité applicable au décès.
Notre conseil d'expert : L’anticipation ! En utilisant au mieux les avantages civils et fiscaux de l'assurance-vie, vous assurerez une valorisation saine de votre contrat, avec une possibilité de rachat à moindre coût, et pourrez transmettre un capital important à vos proches en cas de décès, avec peu ou pas de taxation, et ce quels que soient vos liens de parenté !